Quand votre addiction à la laine atteint un certain point, vous ne pouvez plus vous contenter d’acheter de belle laine luxieuse. Dès lors, vous songez à toucher à la fabrication même de la laine et deux chemins s’offrent à vous: filage ou teinture.
J’ai choisi la teinture. Je suis bien sûr aussi attirée par le filage. De toucher de la laine brute de plusieurs races ou d’animaux, de sentir leur différence, et de la transformer, ça ne peut être qu’intéressant! Mais j’avoue que je suis encore plus attirée par les couleurs – vous savez peut-être que l’association des couleurs est l’une de mes obsessions.
Afin de me préparer à la première expérience, j’ai lu un livre anglais sur le sujet : Hand Dyeing Yarn and Fleece par Gail Callahan. Ce livre, bien noté et commenté sur amazon USA, montre que l’on peut commencer à teindre la laine avec ce qu’on trouve dans la maison, et encourage les débutants à faire le premier pas, qui est le plus difficile. Il ne donne pas de recettes de telle ou telle couleur, mais explique la théorie des couleurs avec des mots simples et présente de nombreuses techniques avec des photos à l’appui.
En suivant ses recommendations, j’ai commencé avec des colorants alimentaires que j’avais chez moi. Pour les récipiants, j’ai utilisé les coupes en plastique que j’allais mettre au recyclage, et pour le mordant (stabilisant de couleurs), j’avais du vinaigre blanc pour le ménage 🙂
Quant à la laine, comme elle dit que chaque matériau reçoit le colorant différemment, j’ai préparé un mini-écheveau de mérino superwash et un autre d’alpaga pour chaque couleur.
J’ai utilisé du colorant liquide pour le rouge et le jaune, et du colorant en poudre pour le bleu, car le colorant liquide bleu vendu avec les deux autres était en fait vert, et je suis allée l’acheter à part.
Les couleurs se présentaient bien dans les pots…
… mais cette première tentative s’est avérée un échec : le colorant bleu n’a pas teint! Le violet, le bleu clair et le vert jaune que je voulais sont terminés par le rose, jaune pâle et jaune poussin…
(C’était un colorant alimentaire en poudre de Sainte Lucie, à éviter pour teindre la laine!).
J’ai couru à un autre supermarché et acheté des colorants liquides de Vahiné, et « reteint » les mini-écheveaux, sauf le rose en mérinos qu’on a trouvé joli.
Et voici le résultat 🙂
Vous pouvez constater que la couleur des écheveaux en alpaga est plus claire que celle de mérinos – il paraît que le mérino superwash adoooore la teinture et en boit immédiatement.
Je suis particulièrement fière de mes écheveaux violets. Le mérinos est seulement teint, tandis que l’alpaga est reteint sur le rose clair, ce qui donne ces teintes allant du bleu claire au mauve qui évoquent celles d’hortentia.
J’en ai tricoté des échantillons 🙂
Si j’ai fait le premier pas dans la teinture, c’est parce que j’ai eu l’idée de teindre moi-même les couleurs contrastantes pour le pull Dessine-moi un mouton (oui je suis folle lol ).
Je ne suis pas sûre d’utiliser ces fils car leur ton ne s’accorde pas parfaitement avec ma couleur principale, n’empêche que cette expérience m’a beaucoup amusée! Toucher la laine humide et vinaigrée, composer les couleurs qu’on veut, voir la laine absorber le colorant, touiller la laine réchauffée au bain-marie (pas de four à micro ondes, please)… on a l’impression de faire des expériences en classe ou d’être un apprenti sorcier 🙂
C’est sûr que je vais récidiver 😉
Merci, présentation très intéressante. Est- ce que les couleurs tiennent dans le temps? Merci pour votre réponse
Bonjour, je ne saurais te le dire car je n’ai pas lavé les échantillons que j’ai tricotés, mais a priori, s’il y du mordant, elles doivent tenir.